Quelle ostéopathie en oncologie ?
Les 25-26/11/2016 se tenait à Toulouse un congrès sur le thème "CANCER, Prévenir, Accompagner, Comprendre, En sortir" organisé par l'association Passerelles pour la Vie. Cette dernière à pour mission de promouvoir et d'aider le plus grand nombre à être acteur de leur santé. Lors de ce congrès auquel participait notamment le professeur Castronovo oncologue enseignant à Liège, il a été question de médecine collective, alliant le corps médical du milieu conventionnel avec les praticiens de médecines complémentaires.
La chimiothérapie est un traitement général des cancers, son action vise a affaiblir les cellules cancéreuses, mais aussi inévitablement des cellules saines, car son action est diffuse, non-localisée. Cela implique une altération de la qualité de vie des patients sous chimiothérapie.
Faut-il être pour ou contre la chimiothérapie ?
Le Dr Lagarde, oncologue, applique la chimiothérapie classique tout en défendant la convergence des thérapies conventionnelles et complémentaires. Son discours est clair concernant la toxicité de la chimiothérapie. Appliquée à trop forte dose elle est peu efficace pour la survie des patients, sauf dans le cas de thérapies ciblées (le Glivec et Mabthera) qui font preuve de bons résultats.
Selon lui, la chimiothérapie bien appliquée devrait fonctionner dans 60% des cas. Cela implique qu'elle soit associée à une chirurgie, et qu'elle soit administrée en système modérè et non-continu, avec des fenêtre thérapeutiques pour permettre au corps de récupérer.
La qualité de vie des patients atteints de cancer : un point essentiel dans la prise en charge thérapeutique.
Les intervenants ont proposé lors de ces conférences des solutions pour mieux tolérer la chimiothérapie. Le Pr Castronovo conseille l'utilisation d'une médecine fonctionnelle et nutritionnelle, puisque actuellement notre alimentation est constituée de plus de carences que d'excès. Il propose entre autres l'usage de probiotiques pendant la chimiothérapie sans problèmes (sauf si aplasie médullaire), et conseille de limiter tout ce qui peut maintenir un état inflammatoire (présence de graisse abdominale, taux d'insuline élevé).
Le jeûne court (3 jours, pas de jeûne prolongé) favorise également la tolérance de la chimiothérapie, le Dr Michel Lallement recommande de commencer la veille de la chimiothérapie, et de continuer le jour-même, voire le lendemain. De même, l'index glycémique des aliments qui constituent un repas est important, selon lui l'index glycémique idéal par repas devrait être de 30.
Une activité physique régulière est conseillée car elle facilite la détoxification de l'organisme pendant la chimiothérapie, alors que le stress lui est un facteur pro-inflammatoire et devrait être limité au maximum.
Et l'ostéopathie dans tout ça ?
L'ostéopathie en tant que médecine complémentaire dans la prise en charge du patient cancéreux, aide à l'amélioration de sa qualité de vie, que cela soit pendant une chimiothérapie, ou des traitements adjuvants (qui limitent les risques de récidives). Sous chimiothérapie, l'axe de traitement ostéopathique sera principalement viscéral et tissulaire, pour aider le corps a supporter les effets toxiques. Dans tous les cas les techniques seront adaptées au contexte et à la douleur du patient.
La relation patient-praticien a également une importance capitale puisque le suivi ostéopathique peut s'étaler avant, pendant et après un cancer. L'ostéopathe voit alors l'évolution de la qualité des tissus (peau, muscles, souplesse des articulations, brûlures en cas de radiothérapie, douleurs musculaires en cas d'hormonothérapie etc...) et peut administrer des conseils d'hygiène de vie pour favoriser la tolérance des traitements du cancer et améliorer la qualité de vie des patients.